La découverte du Slovakia Ring en Champions of the Future Euro Series rappelle celle du Steel Ring de Trinec l’an dernier. Ces deux circuits d’Europe de l’Est inscrits pour la première fois au calendrier FIA Karting à un an d’intervalle présentent en effet des similitudes et posent le même genre de problèmes intéressants aux compétiteurs habitués à des tracés plus longs, plus larges et plus rapides.
La piste du Slovak Karting Center située à Orechová Potôn en Slovaquie mesure 1172 m de longueur. Elle peut être comparée à Trinec. Peu de longues lignes droites, de nombreux virages serrés et des vitesses moyennes parmi les plus faibles du moment, le Slovakia Ring reprend indéniablement l’esprit des pistes anciennes en vigueur dans les débuts du karting. Les performances enregistrées le week-end dernier lors de la 3e épreuve de la Champions of the Future Euro Series fournissent des indications intéressantes. En OK-Junior, Iacopo Martinese (KR/Iame/Maxxis) était le plus rapide, lors de la finale avec un temps de 51’’992, soit une vitesse moyenne de 81,15 km/h. Jindrich Pesl (KR/Iame/Maxxis) a réalisé la meilleure performance OK en qualification avec un temps de 49’’600 pour une vitesse moyenne de 84,45 km/h. Par comparaison, à Trinec l’an dernier avec des pneus différents, la vitesse moyenne maximum était de 84,03 km/h en OK et 83,31 km/h en Junior. A l’autre extrémité, à Sarno l’un des circuits actuels les plus rapides, la plus haute vitesse moyenne lors du Championnat du Monde 2022 était de 102,31 km/h en OK et de 99,24 km/h en OK-Junior.
Enfin, il est amusant de constater que les Mini Gr.3 sont en moyenne plus rapides à Sarno que les OK en Slovaquie, avec 89 km/h en mars dernier contre 84 km/h ce week-end.
Sur un tel tracé éloigné des standards modernes, l’adaptation est une qualité essentielle aussi bien pour les pilotes que pour les teams. L’organisation de la Champions of the Future Euro Series trois semaines avant le Championnat d’Europe FIA Karting prend toute sa valeur dans ces conditions. Les pilotes peuvent ainsi reconnaître un terrain très particulier pendant que les équipes enregistrent les données qui leur font défaut.
Les courses se déroulent sur un rythme très soutenu et même les spectateurs vivant l’épreuve à distance grâce au live-streaming ont l’impression d’être en apnée pendant les manches tant l’intensité est forte. Si la relative étroitesse de la piste ne semble pas favoriser à première vue les dépassements, ils sont pourtant très fréquents au cours de la compétition. La pole position n’est pas forcément un critère décisif. William Calleja (Parolin/TM), poleman Junior a fini 21e en finale alors que Jindrich Pesl (KR/Iame) le poleman OK a perdu 17 places en finale lors d’un abandon dans le dernier tour. Il faut dire que les nombreux risques d’accrochage dans la bagarre sont un élément à prendre en compte. 11 Junior n’ont pas rallié l’arrivée de la finale, 17 OK était dans le même cas. Des pénalités ont sanctionné parfois jusqu’à la disqualification les comportements anti-sportifs.
Enfin, ce type de piste permet d’assister à des remontées importantes. Ainsi, le vainqueur OK Joe Turney (KR/Iame) a repris 20 places depuis les chronos, 22 places de mieux pour Jimmy Hélias (KR/Iame) 5e, + 41 places pour Fionn Maclaughlin (KR/Iame) 12 et + 44 places pour Jakub Rajski (CRG/Iame) 16e en sont quelques exemples. De même en OK-Junior du côté du 3e Niklas Schaufler (KR/Iame) +38 places et du 4e Scott Marsh (Tony Kart/Vortex) +32 places, ou encore pour Iacopo Martinese (KR/Iame) 19e + 58 places.
La volonté de la CIK-FIA d’intégrer chaque année de nouveaux circuits à son calendrier s’avère positive sur plusieurs plans dont celui de la valeur de ses championnats, sans oublier celui de la mise en valeur de pays et de pistes qui resteraient sans cela dans l’ombre.
Info KARTCOM Sélection / Photo © KSP