La mort d’Ayrton Senna et de Roland Ratzenberger au GP de Saint-Marin il ya 20 ans a déclenché un mouvement en faveur de la sécurité des F1 qui dure toujours actuellement.
Dans les années précédant la mort d’Ayrton Senna et de Roland Ratzenberger, la Formule Un n’avait pas connu d’accident fatal en 12 ans de courses – l’accident sur ligne de départ du Grand Prix du Canada en 1982 qui avait coûté la vie au pilote italien Ricardo Paletti était le dernier en date. La sécurité avait été grandement améliorée depuis les jours sombres des années 1960 et 70 lorsque les pilotes risquaient souvent des blessures graves et la mort en prenant part à des courses.
A travers le travail de la FIA, de pilotes concernés tels que Jackie Stewart et des organisations telles que l’Association des Pilotes de Grand Prix, le sport auto a vu l’introduction d’un certain nombre de mesures visant à réduire les risques, telles que la présence de commisaires lors des courses, l’installation de meilleures barrières de sécurité, un service médical avec un centre de réanimation et la formation obligatoire de tous aux premiers secours. Vers le milieu des années 70 les harnais à six points étaient devenus obligatoires, la taille du poste de pilotage a augmenté et les normes appropriées avaient été mises en place pour les vêtements résistant au feu.
Les progrès ont continué dans les années 1980 , en grande partie sous la présidence de la FIA de Jean-Marie Balestre. En 1980, les centres médicaux permanents dans les circuits ont été rendus obligatoires et l’année suivante la cellule de sécurité des voitures a été élargie pour inclure la zone autour des pieds du pilote.
Vers le milieu des années 1980, des crash tests ont commencé à être introduits dans le sport auto, dès la conception des voitures, en se concentrant sur les chocs frontaux. Des tests de plus en plus stricts ont été effectués au fil des saisons, notamment sur les réservoirs de carburant et les cellules de sécurité en 1988. En 1989, un directeur de course permanent a été nommé, un rôle qui allait revenir en 1997 au directeur de course actuel Charlie Whiting, qui a depuis lors supervisé toutes les nombreuses mesures de sécurité supplémentaires mises en place par la FIA.
Cependant, alors que l’exigence de sécurité a été sensiblement accrue au début des années 1990, ce sont les événements tragiques du Grand Prix de Saint-Marin 1994, qui ont conduit à la mort de Roland Ratzenberger lors des qualifications, puis à la perte de cette légende de la course qu’était Aytron Senna le lendemain, qui a déclenché une nouvelle intensification de la recherche sur la sécurité. Ce sont ces améliorations qui représentent peut-être le plus grand héritage de Senna et Ratzenberger .
À la suite des accidents d’Imola, le président de la FIA Max Mosley a institué une foule de changements. Un programme immédiat de modification des circuits a été effectué et l’utilisation des analyses informatiques de la FIA a identifié une série de virages dangereux qui devaient être rendus plus sûrs. Les procédures de tests des barrières de pneus devient obligatoire ainsi que leur fixation par des bandes de caoutchouc. La vitesse dans la voie des stands est réduite à 80 km/h en essais et à 120 km/h en course et des normes plus strictes pour la conception des casques ont été introduites.
Dans les deux décennies qui ont suivi, la FIA a continué un programme de recherche et de développement rigoureux sur la sécurité.
Les crash tests ont été élargis pour inclure des tests latéraux en 1995 et deux ans plus tard, les premiers enregistreurs de données d’accident ont été installés dans les voitures F1, donnant à l’organe directeur plus d’informations que jamais sur les effets des impacts sur les matériaux et types de construction de la voiture. En 1999, les côtés du cockpit ont été réhaussés pour améliorer la protection de la tête, des attaches de roues ont été mises en place pour empêcher les détachements dangereux dans des accidents et des zones ont été aménagées pour réduire la vitesse (chicanes). En outre, quatre véhicules de secours médical équipées et une voiture pour le médecin de la FIA ont été rendus obligatoires.
L’avènement du 21ème siècle n’a pas connu de relâchement. les arceaux ont été relevés, les tests d’impact sont devenus encore plus stricts, avec des tolérances toujours plus serrées sur les impacts de toutes parts, et en 2003, l’utilisation du système HANS pour protéger la tête et le cou du pilote a été rendue obligatoire.
En 2004, la recherche sur la sécurité du sport automobile a frnachi une autre étape lorsque la FIA a créé l’Institut de la FIA, une organisation à but non lucratif visant à développer et améliorer la sécurité sur la piste. La mise en place ultérieure du fonds de développement du Sport Automobile de la sécurité en 2009 a encore repoussé les limites de ce qui pouvait être réalisé pour la protection des concurrents, officiels et spectateurs.
Malgré tous ces développements, la course reste un exercice dangereux en soi et la quête de la sécurité ultime est un effort permanent.
Dans le sillage d’un accident au Grand Prix d’Europe 2010 où la Red Bull de Mark Webber s’est envolée après un contact avec la Lotus de Heikki Kovalainen, la hauteur du museau des voitures a été ajustée en 2012 pour éviter ce genre d’accident. Ces règlements ont été encore renforcées cette année et devraient être révisés à nouveau pour 2015.
Cette année encore, la FIA a introduit de nouveaux règlements sévères pour les équipes concernant les impacts latéraux d’après les recherches effectuées lors de l’énorme accident subi par Robert Kubica au Grand Prix du Canada 2007, heureusement sans conséquences graves. Le fait que des accidents effrayants comme celui-ci et beaucoup d’autres, offrent maintenant des chances de survie est peut-être l’ultime hommage à Senna et Ratzenberger.
Toute la communauté de la compétition se réunira ce week-end à Imola pour rendre hommage à deux grands pilotes, mais à côté de leur engagement sportif digne d’honneur, il faut aussi se rappeler le prix le plus élevé qu’ils ont payé pour assouvir leur passion et leur dévouement au sport automobile, à travers lesquels ils ont contribué à sauver la vie d’innombrables coureurs qui ont pris la piste depuis.
Info & Photo FIA – trad. Kartcom