Bravo Charles et merci !

Difficile d’évoquer la victoire de Charles Leclerc à Monaco dimanche dernier au milieu d’un torrent d’informations et de commentaires sur ce sujet. Impossible cependant pour nous de ne pas nous sentir submergés par l’émotion quand tant de souvenirs remontent d’un seul coup à la surface.

Nous avons en effet eu la chance de suivre Charles depuis ses débuts en karting. De la Coupe de France Minikart à Magny-Cours en 2005 jusqu’au Championnat du Monde KZ à Varennes-sur-Allier en 2013, la galerie photo de Charles sur www.ksp-photo-agency.com retrace un parcours complet dans la discipline qui a permis au jeune Monégasque de se hisser au top parmi les stars de cette époque. Jules Bianchi a joué un rôle important dans cette ascension qui a commencé sur le circuit de Brignoles appartenant à Philippe Bianchi, le père de Jules. Jérémy Iglesias fait également partie de l’aventure. Le père de Charles, le regretté Hervé Leclerc était une figure très appréciée dans les paddocks grâce à sa gentillesse naturelle et la bienveillance constante, mais discrète, dont il entourait le fils prodige. Ces deux-là ont connu une relation d’une rare qualité jusqu’au décès prématuré d’Hervé en 2017 et l’on comprend parfaitement la peine inconsolable de Charles qui l’a ému aux larmes à l’arrivée du Grand-Prix de Monaco. Si l’on ajoute à cela la disparition de Jules Bianchi en 2015 et celle de son ami Anthoine Hubert en 2019, on peut imaginer que le ciel peut parfois être bien lourd sur les épaules de Charles et de ses proches. Raison de plus pour admirer sa force de caractère derrière une apparente réserve pleine de dignité.

Charles a fait ses débuts en Minikart sur un châssis français MG avant de trouver sa place chez Sodikart avec qui il a brillé en Minime et Cadet, remportant à chaque fois le titre de Champion de France. Vice-Champion KF3 (Junior) entre Pierre Gasly et Anthoine Hubert en 2010, c’est toujours avec un châssis Sodi qu’il a remporté sa première victoire internationale, à domicile, lors de la Monaco Kart Cup, un évènement unique organisé sous la bannière de la CIK-FIA. L’année suivante, il était recruté par la marque italienne Intrepid et remportait la Coupe du Monde KF3 à Sarno ainsi que la 2e édition du Trophée Académie CIK-FIA. Intégré à la structure All Road Management de Nicolas Todt en 2011, Charles passait chez ART GP en 2012 et devenait vice-Champion d’Europe KF2, la catégorie reine de l’époque, ainsi que vice-Champion du Monde M18 pour les moins de 18 ans. Cette année-là, il croisait déjà le fer avec un certain Max Verstappen, ce qui lui permettait de révéler une personnalité bien trempée derrière son allure de jeune homme bien élevé. Sa carrière en karting s’est achevée en 2013 quand il a effectué une entrée remarquée en 125 à boîte de vitesses. Les jeunes talents étaient déjà peu nombreux à l’époque à résister à l’appel de la monoplace et terminer leur formation en karting sur ces puissantes machines à boîte de vitesses. Vainqueur de la Winter Cup à Lonato dès sa première course en KZ2, Charles a d’abord terminé 6e du Championnat d’Europe KZ avant de suivre Max Verstappen à la 2e place du Championnat du Monde KZ à Varennes-sur-Allier.

Nous sommes heureux d’avoir pu côtoyer et apprécier Charles dans ses années en karting, comme nous le sommes de le voir s’imposer enfin à Monaco lors de son Grand Prix à la maison qui ne l’avait pas épargné lors des éditions précédentes.